Saliendo de Cordoba con la lluvia...
ou "en partant de Cordoue avec la pluie". Et oui au bout de 3 semaines de soleil cuisant, il fallait bien que ça arrive! Mais revenons un peu en arrière.
L'arrivée sur Cordoue ne fut pas aussi reposante que je l'avais laissé entendre et jusqu'au dernier kilomètre la route nous a servi des petites montées sévères pour les jambes entre deux descentes. Mais quelle récompense d'arriver sur Cordoue directement par le pont romain, en plein quartier historique à la mi journée (version française donc en milieu de matinée espagnole). La ville est très belle et très touristique. Peut être encore plus que Grenade. En tout cas, les français ont l'air d'aimer puisqu'on l'entendait presque plus que le castillan. Nous nous sommes posés deux jours au camping pour en profiter et nous avons fait des rencontres sympa.
Un couple de français retraités qui revenaient de 6 mois en Afrique noire en camping car, qui est pour eux la version douce de voyage puisqu'auparavant ils étaient partis 3 ans autour du monde en voilier avec leurs trois filles (dont une qui a fait son DEUG de maths sur le bateau). Et un couple d'allemands qui venait d'en découdre à vélo avec les villages blancs perchés du secteur de Ronda (c'est très beau mais trop raide pour nous) : www.bikedoll.de
Un petit crochet pour voir le stade nous a permis de rencontrer un joueur professionnel de l'équipe de Cordoue, Mario, qui nous a permis de nous introduire dans le stade par une porte entrouverte à la plus grande joie d'Antoine (qui portait pour l'occasion un maillot de l'équipe de France!). Un stade aux couleurs vert et blanc, quoi de plus beau pour un fan de l'AS Saint-Etienne?
Puis samedi matin, au moment de plier la tente, la pluie a pointé son nez. Finalement l'après midi fut sec et nous avons pu rouler sur une vingtaine de kilomètres vers l'ouest. Un peu de foot pour les enfants sur le terrain municipal d'un petit village, petit verre en terrasse juste en face pour les parents avant de partir chercher le bivouac. Au bord du Guadalquivir nous nous sommes offert un petit feu de camp avant les quelques notes de guitare presque rituelles.
Ce matin, le ciel gris nous a permis d'atteindre Almodovar del Rio avant de déverser sur nous toutes ses larmes. Le son des guitares nous a fait pousser la porte de l'église au tout début de la messe, une messe très animée avec des chants gais et des jeunes qui vont et viennent assez librement. Nous avons ensuite trouvé refuge dans un bar restaurant convivial où toutes les génerations se retrouvaient pour l'apéritif dominical. Enfin, c'est du paisible salon d'un petit hostal au cadre arabe que nous vous postons ces quelques lignes.
Quelques réponses aux questions de Bernard et Valeria. Nous nous en sortons relativement bien avec les tandems. En descente et sur le plat c'est très stable et facile à piloter mais dans les montées raides où nous roulons très lentement, l'équilibre est vite perturbé par les mouvements de l'un ou de l'autre et par les sacoches avant. C'est un peu fatigant mais on s'en sort. Nous nous questionnons fortement sur l'opportunité du petit vélo. Cela permettrait de simplifier grandement l'utilisation de nos mastodontes mais nous avons du mal à évaluer les inconvénients de cette solution.
Les carnets de voyage avancent doucement. La mission principale du moment est de vraiment rentrer pleinement dans le voyage. Comme tu le dis, on va probablement encore un peu vite et en effet, le temps file à grande vitesse. On doit apprendre à ne pas se faire happer par la route, par l'envie ou la tendance naturelle à aller plus loin... Certains disent qu'il faut deux mois pour rentrer pleinement dans le voyage, pour trouver le bon rythme et l'équilibre juste. C'est peut être bien vrai.
Pour la route de Malaga, pas de problème, les montagnes qui nous en séparent constituent un garde fou de premier choix! En revanche, nous serons dans les environs de Séville pour la semaine sainte, d'autant plus que mon ami Patrick s'y trouvera avec des matelas pour sauver nos dos (mais c'est plus pour Patrick que pour les matelas qu'on souhaite y passer!). Mais nous allons commencer d'ores et déjà à chercher une solution de logement. Merci pour le conseil.
En réponse à Julie, on va creuser un peu plus pour trouver du bio, mais force est de constater qu'il n'a pas passé la porte des magasins habituels comme on peut le voir en France et plus encore en Allemagne. La vue de cette terre très pauvre, qui n'a pas grand chose à donner, qui devrait juste nourrir les populations locales d'olives, ail, oignons et de produits ovins ou caprins mais que l'on pousse dans ses limites pour nourrir l'Europe entière de fruits et céréales me peine un peu.
En revanche, les aspects sociaux semblent bien pris en compte en Espagne. Dans les petits villages, les services sont toujours présents : aires de jeux pour enfants, maisons des jeunes, maisons des moins jeunes, centres de santé et surtout un truc génial qui nous permet de vous écrire facilement, des centres internet à accès libre. Ce sont plus les horaires d'ouverture en fin d'après midi qui coïncident avec le moment où l'on cherche à s'installer que la disponibilité des installations qui nous limitent.
Merci à tous pour vos messages toujours aussi agréables à lire et qui nous rapprochent de vous tous. A très bientôt.
Le Castillo de Zuheros
Devant la Mezquita (à droite) de Cordoba
Et dans le jardin de la Mezquita.