Touristes à Grenade.
C'est vraiment génial de lire vos commentaires. C'est comme la surprise d'ouvrir sa boite aux lettres sans les factures. Qui aura posté ? Un petit lien bien sympa.
Pour la mécanique pas de souci pour le moment à part le ressort du tendeur de chaîne de Fanny qui a cassé. J'avais réglé la chaîne trop courte et il était trop tendu. J'ai fait un bricolage pour le passer en tendeur fixe (sans ressort) qui fonctionne depuis 150 km. Le truc qui me faisait un peu de souci était l'endurance des freins mais les BB7 en 200 mm ont fait leurs preuves dans la descente de Cazorla. Ils parviennent à ralentir les 220 kg de mon équipage de 60 km/h à presque rien en quelques mètres. Vraiment une très bonne surprise. Pour le matos hors vélo, on est super contents de notre tente. Très facile à monter, spacieuse. On n'aurait pas pu trouver meilleure solution pour celle qui est vraiment devenue notre maison que l'on est déjà contents de retrouver après une nuit à l'extérieur (comprenez dans du dûr!). Seul le réchaud à essence nous impose beaucoup de travail de nettoyage de casseroles à cause de la suie mais c'est le prix de l'autonomie... Allez, fin de la page technique.
Notre passage par le Col de Cazorla nous a permis de toucher nos limites. C'était nécessaire pour savoir ce qui est faisable ou pas. Mais le lendemain, au départ de Cazorla les muscles ne répondaient plus vraiment. Une toute petite étape à travers d'immenses étendues d'oliviers nous a conduit au hameau de Toya. L'olivier est vraiment un arbre magnifique mais, comme l'a dit Arthur, à la longue, tous ces oliviers "ca saoûle" ! Le comble pour nous qui les aimons tant.. L'arrivée sur Toya fut très dépaysante. Un paysage vert et valloné sous un ciel gris, avec un peu de vent nous a presque plongés en Irlande. Pendant que les enfants partaient à l'assaut du château au sommet, nous avons planté la tente dans un petit coin peinard d`s le milieu de l'après midi pour un repos réparateur.
Le lendemain, un peu de piste pour changer de la route, toujours dans un décor sublime. Nous y avons croisé un léonard. Pas de la province espagnole de Leon mais bien de ces contrées du nord Finistère : un habitant de Plouescat marié à une autochtone. Au village suivant, nous avons donné un sujet de conversation aux habitants pour la journée. Nous ne passons pas inapercus dans les villages ou sur les routes et les gens viennent à nous ou nous adressent des encouragements. Notre espagnol commence à nous permettre un contact un peu plus prononcé. On est encore bien limités par notre vocabulaire mais petit à petit ca vient.
L'objectif de la journée était de rejoindre la gare pour prendre un train qui nous permettrait de passer au sud d'une chaîne de montagnes sans se faire aussi mal qu'à Cazorla. Nous avons eu le temps de nous préparer en gare puisque le premier train ne partait que 4 heures plus tard! Par contre nous n'avons pas compris comment payer. Visiblement les gares sont gérées par le réseau ferré (ADIF), sans agent commercial de l'exploitant (RENFE). On nous a répondu de voir dans le train. Une fois dans le train, on nous a dit que ce n'était pas possible de payer sur place et à Grenade personne ne nous a rien demandé!!! Même mon tarif militaire francais est ridicule face à cette prestation exceptionnelle de la RENFE...
Arriver dans une grande ville espagnole tard en soirée (presque 22H une fois les vélos remontés) n'a rien de stressant grâce à l'heure espagnole. Tout est ouvert et l'activité bat son plein. Après avoir erré une bonne heure au gré des rues, nous avons trouvé un super petit hôtel qui pratique en semaine des prix vraiment abordables avec, comble du rafinement, une réceptioniste francaise. Los Girasoles (les tournesols). Nous nous sommes donc posés à Grenade pour deux nuits et en avons arpenté les rues toute la journée à pieds. C'est vraiment une très belle ville, animée, très étudiante, décontractée (pour un peu, on se croirait aux Vans, en Ardèche, par moments). Le quartier arabe (Albaycin) et les environs de la cathédrale sont vraiment très agréables. L'influence arabe est indéniable bien que l'andalousie ait été repeuplée de castillans après la reconquête.
Demain nous reprendrons les vélos vers l'ouest par la ruta Washington Irving, un itinéraire de petites routes et pistes prévu pour les vélos dont Bernard et Valeria nous ont prêté le topo guide. Puis nous devrions obliquer vers le nord est pour suivre une voie verte (les voies vertes espagnoles sont relativement plates car elles empruntent d'anciennes voies ferrées) et enfin une autre route pour vélos jusqu'à Cordoue. Ce parcours en Z devrait nous permettre de rejoindre Cordoue par des parcours sympas et en évitant la montagne.
Je vous laisse avec quelques photos de nous à Grenade. A bientôt.